Je m’appelle Bettina Müller et je vis au jura bernois avec mon mari et nos animaux. L’amour des chevaux fait partie de ma vie depuis toujours, même si j’ai dû attendre l’adolescence pour enfin concrétiser mon rêve, grâce à une personne qui m’a fait confiance malgré le peu d’expérience que j’avais. Mon seul but à ce moment-là était de monter à cheval et si possible galoper le plus vite possible. Cette mentalité m’a conduite à beaucoup de chutes et d’erreurs, surtout avec ma fidèle Maya, – mon tout premier cheval qui ne m’appartenait pas encore à l’époque – , et cette dernière m’a amenée à me poser des questions. C’est là que j’ai découvert la monte sans mors, et tout un univers que je ne soupçonnais même pas. Sans avoir l’occasion d’être entourée au début, j’ai commencé par enlever le mors à Maya, puis à l’éduquer à la voix, ce qui fonctionnait plutôt bien avec elle. J’ai ensuite eu la chance de faire un stage de plusieurs mois chez des personnes formidables qui m’ont fait découvrir une toute nouvelle facette de l’équitation et surtout de la relation avec cet animal puissant. Leurs chevaux étaient libres, leurs demandes et leurs concepts étaient clairs, ils avaient une connaissance de l’éthologie du cheval très poussée qui les aidait clairement à mieux le comprendre et à communiquer plus facilement avec lui.
Je suis revenue transformée de ce stage ! J’ai continué à progresser depuis, notamment grâce à deux mois passés aux USA dans un ranch, plusieurs séries de cours dans plusieurs domaines, énormément de lectures pour avoir les connaissances théoriques nécessaires et surtout, grâce à mes chevaux qui sont les meilleurs enseignants que j’aie jamais eu ! Les observer, les écouter, essayer de faire au mieux pour eux et se remettre en question lorsqu’ils me disent non est pour moi la meilleure façon de continuer à progresser au quotidien.
Avant, l’équitation faisait partie intégrante de mon plaisir d’être avec un cheval. Tout ce qui se passait à pied était secondaire, y compris l’éducation du cheval. La conséquence d’une telle mentalité est très souvent un cheval irrespectueux, avec un humain qui le devient lui aussi (un exemple parlant : le cheval me bouscule, ça passe une fois, deux fois, trois fois, puis je m’énerve et le frappe). C’est la première chose qui a changé chez moi, j’ai compris l’importance de passer du temps à côté d’eux, ne serait-ce que pour aller leur faire un coucou et une grattouille au pré.
Aujourd’hui, je passe généralement plus de temps à pied qu’à cheval, et ça me convient très bien ! Avec des chevaux éduqués et bien dans la tête, le plaisir d’être à leur côté en est décuplé.
Mon rêve est de transmettre aux générations futures une équitation plus éthique, où on ne pose pas simplement ses fesses sur le dos d’un cheval pour en redescendre une heure plus tard. J’aimerais transmettre l’éthologie (la science qui étudie l’animal), le respect, l’éducation à pied comme montée et surtout l’amour de ce fantastique animal qui nous donne tellement.
Mais il n’y a pas que les générations futures qui peuvent apprendre à éduquer leur cheval ! Malheureusement, beaucoup de propriétaires ou de cavaliers actuels ont été mal enseignés et ils reproduisent ce qu’on leur a appris. Je vois tellement de très bons cavaliers autour de moi qui sont exceptionnels sur un cheval mais qui ne savent pas l’éduquer et ont des difficultés à pied. Et pourtant, les moments à pied font partie intégrante de la vie d’un cavalier, et il serait tellement plus simple de les rendre agréables pour nous et pour le cheval. Mais beaucoup ne savent pas comment s’y prendre, puisque ce n’est souvent pas enseigné dans les grandes structures équestres. Mon but est donc également de reprendre avec ceux qui le veulent ce qui pour moi est la base pour faciliter la vie de tout le monde : l’éducation du cheval.
Entre 2021 et 2022, j’ai également suivi une formation en zoothérapie, ou « médiation animale ». Contribuer au bien-être de l’humain en s’appuyant sur l’animal, voilà qui me parait une combination absolument parfaite pour ma vision avec mes chevaux, mes chiens, mes ânes et mes lapins. Vu le plaisir et l’aide qu’ils m’ont apporté par le passé et qu’ils continuent de m’apporter au quotidien, c’est tout naturellement que je voudrais transmettre cela à d’autres personnes qui n’ont pas la chance d’avoir des animaux dans leur vie de tous les jours.